11 Sep

Petites dents de Veisivi 10.09.2015

Publié par Rémy Duding

Cela fait environ 15 ans que je viens régulièrement dans ce coin magnifique d'Evolène et d'Arolla soit pour l'escalade, pour l'alpinisme, pour le ski-rando ou pour le plaisir d'être dans cette belle région ! Et il y a une chose qui frappe d'entrée lorsque l'on entre dans cette vallée (enfin de jour et sans nuage ;-)...) ce sont au loin la Dent-Blanche, la Dent d'Hérens et les Dents de Veisivi ! Ces dernières ne sont pas des sommets majeurs mais elles ont des atouts qui méritent d'aller les arpenter :-) ! Le premier, c'est leurs isolements, peu voir pas de fréquentation, la seconde c'est un rocher de grande qualité et une des escalade d'arêtes les plus belles des Alpes ! Ni une ni deux, un beau jours je décide d'aller voir ce que ça donne sur la grande dent en solo... pas déçu, juste grandiose, belle ambiance et surtout, cette arête de la petite dent m'a tout de suite taper dans l'oeil ! Mais pas question de faire un solo sur cette longue et belle arête rocheuse... repérage fait, je sais exactement avec qui je ferais cette escalade : mon pote Daios ! Ni une, ni deux, je le contact et lui propose ce projet ! ...c'est un oui presque sans hésiter ! Je lui propose (pour rendre l'utile à l'agréable) de bivouaquer sur les hauteurs proche d'une cabane de chasse (non occupée en cette période...) et d'attaquer le lendemain. Bon il y a juste un petit détails, quelqu'un à saupoudré les dents de Veisivi deux jours avant... chaud-froid-chaud-froid => Neige/glace... Bah, on en a vu d'autres ! Les affaires dans le coffre et c'est partie !

Nous arrivons au village d'Evolène assoiffé, donc petit arrêt chez la Reymonde pour une ch'tite blanche ! Nous en profitons pour jeter un oeil au topo... pas le temps de traîner, on reprend la route jusqu'à Satarma notre point de départ.

On prépare nos sacs, on sort les crampons, question : on les prends ou pas ??? ...ils sont lourds quand-même... bon allez ils resterons dans le coffre ! Direction le petit sentier bien camouflé pour une montée bien raide jusqu'à notre lieu de bivouac. Nous arrivons donc vers une cabane de chasse aux volets fermés, il n'y personne aux alentours... juste un troupeau de moutons très curieux de nous voir arriver ;-) . Nous trouvons un coins de replat ou poser la tente, nous choisissons bien l'exposition afin d'éviter que le vent froid ne s'engouffre. Une fois notre chambre établi, il est temps de préparer le souper.... un bon apéro saucisson de la région, suivi d'une bonne fondue moitiée moitée :-) Le tout arrosé d'une bonne bouteille de chez nous (les valaisans ne seront pas content... mais oui, à Neuch nous avons aussi du bon vin ;-) ) Rien de tels pour prendre des forces pour demain !

6 heures, c'est l'heure.... il fait beau, mais il fait très froid. Il a gelé cette nuit. On pense aux crampons qu'on a laissé dans le coffre en voyant l'arrête saupoudrée de neige... pas le temps de trop réfléchir... on prépare le petit-déj... pain frais, beurre, confiture, nutella :-) , ovo chaude, thé chaud.... on laisse la tente en l'état afin qu'elle dégèle et sèche. On fait nos sacs et départ. Une heure pour arriver au col, des bouquetins nous attendent. Ils sont superbes, pas trop farouches. Nous nous équipons, encordons et démarrons. Le rocher est de bonne qualité, +- sec. Les premières sections sont faciles et nous progressons corde tendue.... en fait nous progresserons quasiment toujours en corde tendue... pas ou peu d'assurage, on va dire que c'est de l'assurage psychologique plutôt...

Le temps est quand-même couvert, avec quelques éclaircies... mais il fait froid et la neige rend les traversées périlleuses quelques fois. De plus, sous la neige, des plaques de glace rende chaque pas instables... bref du vrai bonheur ! Nous n'avons pas trouvé beaucoup de spit pour nous assurer, heureusement nous avons emportés des friends et des coinceurs.

La vue est superbe, d'un côté, les haudères, évolène et de l'autre, Arolla ! Nous devons effectuer quelques rappels superbes et très aériens ! Ambiance garantie ! Le temps change, il se met à neiger... nous devons pas traîner. On accélère, nous arrivons au point culminant de cette traversée ! Le temps de se féliciter, on prépare la descente qui se fait tout d'abord en désescalade et puis en rappel. Nous arrivons au pied de la voie, content d'avoir réalisé cette superbe arrête malgré des conditions un brins difficile sans crampons... La tente est encore là, nous replions le matos et entamons la descente casse-pattes jusqu'à la voiture.

Encore une magnifique course avec Daios et un bivouac 4 étoiles !